Dossier caprins
Remettre l’éleveur au centre de la filière
Dossier caprins
Le surstock, la dévalorisation du prix du fromage, les charges élevées ont mis les éleveurs en difficulté. L’ Union caprine travaille aujourd’hui sur l’après crise. Interview de son président, François Poirier.
“Le travail syndical de la fin 2011 et 2012 et la nomination récente du médiateur nous permettent de croire en une modification du rapport de force au sein de
l’interprofession” souligne François Poirier.
©
AA
l’interprofession” souligne François Poirier.
Quelle est la situation actuelle de la filière caprine ?
François Poirier : Nous sommes toujours en surstocks. Depuis juillet 2011, nous avons commencé à les réduire mais ils représentent toujours un boulet pour le retour à un équilibre de marché. Le prix du lait chez nos voisins a bien augmenté en fin d’année, ce qui peut laisser espérer à une réduction des importations. Nous avons connu depuis trois ans une très forte dévalorisation du prix de vente industriel du fromage (PVI) et il faudra plusieurs années à la filière pour se remettre de cette période. Dans les élevages, la situation est très disparate. Avec des charges qui ont atteint des niveaux jamais égalés, beaucoup de trésoreries sont plus que tendues. Pour l’Union caprine, les mots “agriculteurs en difficulté” ne sont pas tabous. Des accompagnements ont lieu grâce au réseau Aide et nos réflexions sur l’installation et le PAD (Projet agricole départemental) vont dans le sens d’éviter à l’avenir les situations critiques que nous vivons.
Peut-on espérer un maintien du prix du lait pour 2012 ?
Le travail syndical de la fin 2011 et 2012 et la nomination récente du médiateur nous permettent de croire en une modification du rapport de force au sein de l’interprofession. Le médiateur nommé par le ministère sera chargé, entre autre, de s’assurer que les engagements de maîtrise pris par les entreprises soient respectés. Terra Lacta (ex Glac) n’a pas pu maintenir les 30 € sur février et mars mais s’est engagé à rétablir le prix 2011 dès le mois d’avril. Nous pensons que le pire a été évité à court terme pour l’ensemble des éleveurs.
Quelles sont les sujets d’attention pour l’Union caprine ?
Nous travaillons sur l’après crise. Lorsque les éleveurs discutent, on entend les uns et les autres s’exprimer sur leur besoin de références supplémentaires. C’est la course au litrage, faute de rémunération suffisante. Il faut absolument modifier cette tendance. La réflexion autour du PAD doit nous permettre d’écrire les priorités pour la filière afin de lisser l’effet des prochaines crises. Pour nous, dans l’état actuel des choses, il est indispensable d’obtenir une meilleure valorisation de notre production avant de redistribuer les litrages libérés par les arrêts. Ce projet, nous le validerons lors de notre assemblée générale en juin et nous le ferons partager aux départements voisins. Notre ambition est de remettre l’éleveur au centre de la filière.
Et la bio, qu’en pensez-vous ?
Il y a certainement un marché et un intérêt économique pour les industriels. Maintenant, il faut que les laiteries nous prouvent l’intérêt pour l’éleveur. L’image liée au mode de production biologique a un prix pour ces éleveurs. Nous espérons que les acheteurs sauront l’estimer à sa juste valeur. Nos exploitations caprines du 49 sont pour la plupart très peu autonomes au niveau alimentaire. Cette recherche d’autonomie doit être un préalable au passage en bio.
Vous avez fait un retour des réunions régionales. Qu’en est-il ressorti ?
Après présentation de la conjoncture et échange sur les préoccupations, nous avons senti une réelle volonté des éleveurs de s’impliquer dans la gestion des volumes. Ils veulent aussi être impliqués dans la définition des projets qui seront mis en place dans les prochaines années. Pour être compétitif dans le futur, il se dégage un axe prioritaire sur l’accès au foncier. La commission reprendra la main pour la prochaine étape de sensibilisation des acteurs de la filière.
Propos recueillis
François Poirier : Nous sommes toujours en surstocks. Depuis juillet 2011, nous avons commencé à les réduire mais ils représentent toujours un boulet pour le retour à un équilibre de marché. Le prix du lait chez nos voisins a bien augmenté en fin d’année, ce qui peut laisser espérer à une réduction des importations. Nous avons connu depuis trois ans une très forte dévalorisation du prix de vente industriel du fromage (PVI) et il faudra plusieurs années à la filière pour se remettre de cette période. Dans les élevages, la situation est très disparate. Avec des charges qui ont atteint des niveaux jamais égalés, beaucoup de trésoreries sont plus que tendues. Pour l’Union caprine, les mots “agriculteurs en difficulté” ne sont pas tabous. Des accompagnements ont lieu grâce au réseau Aide et nos réflexions sur l’installation et le PAD (Projet agricole départemental) vont dans le sens d’éviter à l’avenir les situations critiques que nous vivons.
Peut-on espérer un maintien du prix du lait pour 2012 ?
Le travail syndical de la fin 2011 et 2012 et la nomination récente du médiateur nous permettent de croire en une modification du rapport de force au sein de l’interprofession. Le médiateur nommé par le ministère sera chargé, entre autre, de s’assurer que les engagements de maîtrise pris par les entreprises soient respectés. Terra Lacta (ex Glac) n’a pas pu maintenir les 30 € sur février et mars mais s’est engagé à rétablir le prix 2011 dès le mois d’avril. Nous pensons que le pire a été évité à court terme pour l’ensemble des éleveurs.
Quelles sont les sujets d’attention pour l’Union caprine ?
Nous travaillons sur l’après crise. Lorsque les éleveurs discutent, on entend les uns et les autres s’exprimer sur leur besoin de références supplémentaires. C’est la course au litrage, faute de rémunération suffisante. Il faut absolument modifier cette tendance. La réflexion autour du PAD doit nous permettre d’écrire les priorités pour la filière afin de lisser l’effet des prochaines crises. Pour nous, dans l’état actuel des choses, il est indispensable d’obtenir une meilleure valorisation de notre production avant de redistribuer les litrages libérés par les arrêts. Ce projet, nous le validerons lors de notre assemblée générale en juin et nous le ferons partager aux départements voisins. Notre ambition est de remettre l’éleveur au centre de la filière.
Et la bio, qu’en pensez-vous ?
Il y a certainement un marché et un intérêt économique pour les industriels. Maintenant, il faut que les laiteries nous prouvent l’intérêt pour l’éleveur. L’image liée au mode de production biologique a un prix pour ces éleveurs. Nous espérons que les acheteurs sauront l’estimer à sa juste valeur. Nos exploitations caprines du 49 sont pour la plupart très peu autonomes au niveau alimentaire. Cette recherche d’autonomie doit être un préalable au passage en bio.
Vous avez fait un retour des réunions régionales. Qu’en est-il ressorti ?
Après présentation de la conjoncture et échange sur les préoccupations, nous avons senti une réelle volonté des éleveurs de s’impliquer dans la gestion des volumes. Ils veulent aussi être impliqués dans la définition des projets qui seront mis en place dans les prochaines années. Pour être compétitif dans le futur, il se dégage un axe prioritaire sur l’accès au foncier. La commission reprendra la main pour la prochaine étape de sensibilisation des acteurs de la filière.
Propos recueillis
par Manon Gillier,
Union caprine
À découvrir dans l'Anjou Agricole du 13 avril, le dossier complet des caprins avec, comme sujets :
la bio p.10 et 11 ; la production fourragère p.12 ; les taux cellulaires p.13