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Rendements : une baisse d’au moins 25 % en blé

Comme prévu, l’année n’est pas bonne en blé. Dans le département, on observe une baisse de rendement de 25 %, et une baisse de la production de 35 %.

Le printemps a favorisé la pousse de l'herbe dans les parcelles.
Le printemps a favorisé la pousse de l'herbe dans les parcelles.
© AA

Aboutissement d’un an de travail, d’investissements, de choix, de doutes, d’erreurs et de réussites, la moisson est un moment crucial pour les agriculteurs. En 2020, la soupe à la grimace était annoncée, prévue. Ainsi, début juillet, l’Agreste estimait plus de 30 % de baisse de production dans les Pays de la Loire. La prévision s’avère juste, malheureusement, et une baisse d’au moins 25 % de rendement a lieu dans le département du Maine-et-Loire, selon les premières données. Conjuguée aux difficultés d’implantations, la note risque d’être salée.


Entre 50 et 55 quintaux
Pour Thierry Baumard, agriculteur à Saint-Georges-des-Gardes, rien ne s’est vraiment passé comme prévu pour le blé. L’hiver a été trop doux, et le printemps trop chaud. Les traitements n’ont pas fonctionné et le rendement final est plus que décevant. « J’ai fait entre 50 et 55 quintaux, alors qu’en moyenne on tourne aux alentours de 75 quintaux », déplore l’éleveur laitier. Avec un PS de 79,5 et 12 en protéines, la qualité est au rendez-vous. Peu surprenant, puisque « moins on a de rendements, plus on a de protéine ». Les raisons sont multiples. L’implantation a été très compliquée, l’hiver n’a pas été assez froid, et l’azote a été mal assimilé. « Cette année, le blé n’a pas souffert de la chaleur, mais de l’excès d’eau », résume Thierry Baumard. Un constat partagé par Denis Pelé, directeur de Pelé-Agri : « on observe une très forte hétérogénéité de résultats. Les blés des parcelles hydromorphes ont soufferts ». Certains s’en tirent mieux que d’autres, à l’instar de Cyrille Vignais, agriculteur à Erdre-en-Anjou : « j’ai fait 80 quintaux sur la première parcelle. Je pense faire 75 sur l’ensemble. En revanche, la paille va venir à manquer sur le territoire ». La situation va se tendre. « D’habitude, on vend de la paille. Cette année, on va devoir en acheter », déplore Thierry Baumard.


Une mauvaise année
Dans le département, les blés obtiennent une qualité exportable (77,5 de PS, et 12 de protéines), et se négocient à un prix avoisinant les 170 €/t. Pour le groupe Pelé, les volumes baisseront de 35 %. L’effet combiné de la baisse de surfaces et de rendements. « Le prix ne compensera pas la baisse de production, c’est une mauvaise année », résume Denis Pelé. Pour l’entreprise Drouet, la moyenne oscille entre 50 et 55 quintaux. Même constat à la Cuma de Saint-Georges-des-Gardes.
« Quand on a 60 quintaux, on s’en tire bien. Dans le département, ça dépasse rarement les 75 quintaux, et ça descend jusqu’à 25 quintaux sur certaines parcelles ». D’une manière générale, toutes les céréales ont présenté de faibles rendements. « Il faut espérer que les cultures de printemps continuent de bien se porter, comme le maïs et le tournesol », conclut Denis Pelé. Cela ne suffira certainement pas à combler le manque à gagner, ni à résoudre le problème de paille qui va se poser.

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