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Maraîchage
A Saint-Jean-de-Linières, Emmaüs produit des légumes solidaires

À Saint-Jean de Linières, l'exploitation maraîchère d'Emmaüs produit depuis 3 ans des légumes biologiques. Une campagne de financement participatif vient de démarrer pour construire une serre supplémentaire.

Rémy Robert, co-président d'Emmaüs Angers ; Hassane Moucktar, compagnon ; Nicolas Gernigon, maraîcher de Graines d'Emmaüs.
© AA

Lieu de vente d'objets d'occasion, recyclerie, lieu de vie et de solidarité pour les compagnons... Emmaüs Angers c'est tout cela, mais aussi, et c'est moins connu du grand public, une ferme maraîchère. Une ferme qui s'est développée sur une surface de 2,5 ha. À ce jour, 1/2 hectare est en production. Certifié en bio depuis l'été 2022, le site, nommé Graines d'Emmaüs, est géré par un encadrant maraîcher salarié, Nicolas Gernigon. Il est chargé de gérer une équipe composée d'un compagnon et de plusieurs bénévoles, qui représentent 1,6 ETH.  "L'objectif principal, c'est bien de pouvoir auto-alimenter la communauté, mais également de donner. Nous fournissons des légumes aux Restos du Cœur, avec qui nous avons récemment signé une convention. Ils sont très intéressés par nos produits frais et bio", explique Nicolas Gernigon.

Une communauté de compagnons à nourrir

En pleine terre, l'exploitation produit, au fil des saisons, des pommes de terre, des courges, des choux, des carottes, des poireaux, des oignons ou encore des petits pois... Et sous les deux serres de 380 m2 chacune, poussent des tomates, des courgettes, céleris, poivrons, aubergines, melons, pastèques, pommes de terre primeur... Les achats extérieurs de légumes de la communauté ont déjà été fortement réduits, passant de plus de 14 000 €/an en 2021 à 3 000 €/an en 2022. "60 personnes vivent ici, et au sein du réfectoire, environ 80 repas sont servis chaque midi, pour les compagnons et les bénévoles", poursuit le maraîcher. Ce dernier élabore les menus avec un bénévole et avec la compagne qui prépare les repas. "L'arrivée des légumes a bousculé un peu les habitudes en cuisine, raconte Nicolas Gernignon. Le frais a remplacé le congelé". Tout ne peut pas être consommé en saison : sur les 1,3 tonnes de tomates qui ont été récoltées cette année, 200 kg ont été ainsi confiées à l'Esat de Contigné où elles seront transformées en coulis. 

Les repas des compagnons ont gagné en qualité nutritionnelle et gustative. "On mange mieux", apprécie Hassane Moucktar, arrivé dans la communauté en janvier 2020. Depuis le début, ce compagnon s'est beaucoup investi dans le projet, qui a demandé énormément d'énergie et d'huile de coude. "Ici, c'était un champ de blé, il y avait aussi des broussailles, des rails, des anciens wagons, raconte-t-il. J'ai commencé tout seul à débroussailler, avec mon encadrant de l'époque...  Nous avons aussi dû délimiter 10 parcelles, nous avons planté 450 arbres pour former des haies bocagères brise-vent, dont 90 arbres fruitiers. Nous avons installé 4 tunnels, deux pour la production, deux pour le stockage de matériel et le lavage des légumes. Un gros travail aussi a été de mettre en place le réseau d'irrigation". La ferme est irriguée grâce à un bassin de rétention et grâce aussi, à la récupération des eaux de pluie issues des toits des salles de vente, des surfaces goudronnées, ou encore les eaux de lavage des légumes.

Pour financer le lancement de cette activité, Emmaüs Angers a été aidée par des structures privées, et une campagne de financement participatif, sur la plateforme BlueBees, a permis de recueillir 16 000 euros. Cet automne, une nouvelle campagne est lancée, toujours sur BlueBees, afin de pouvoir construire un 3ème tunnel de production, pour gérer les rotations avec plus de facilité et accroître la proportion de dons.

Implantée à Saint-Jean-de-Linières depuis 40 ans, "Emmaüs Angers est l'une des premières communautés, sur plus de 200 en France, à ajouter du maraîchage dans ses activités", souligne Rémy Robert, co-président de l'association. Le site accueille également les ruches d'un apiculteur amateur. La ferme maraîchère intéresse et pourrait faire des émules au sein d'autres communautés situées en milieu rural. L'idée serait aussi, à l'avenir, de pouvoir produire ses propres semences potagères. 

Ouverte jusqu'au 8 décembre, la campagne de financement participatif a déjà permis, au 20 novembre, de recueillir 3 535 euros (sur un objectif de 9000 euros). https://bluebees.fr/fr/project/1151-graine-d-emmaus

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