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Tour de plaine : la douceur de l’hiver, l’inquiétude angevine

Les effets du changement climatique se font ressentir en agriculture. Cet hiver, le plus chaud depuis le début du XXème siècle, laisse présager des récoltes difficiles en arboriculture et en viticulture.

Dans les vergers de Pascal Pineau, le débourrage est précoce. La photo date du 21 février.
Dans les vergers de Pascal Pineau, le débourrage est précoce. La photo date du 21 février.
© AA

« On ne peut pas faire grand chose à part attendre et croiser les doigts », soupire Eric Freulon, viticulteur à Champs-sur-Layon. Si la récolte 2018 a été fructueuse pour la filière, celles de 2016, 2017 et 2019 ont été plus que compliquées. Certains viticulteurs ont perdu la quasi-totalité de leur production. Cela pose de réels problèmes quant à la pérennité des domaines. En 2020, l’hiver est particulièrement doux, avec peu de jours de gels, la vigne débourre de plus en plus précocement. Le risque de gel printanier est élevé, et le repos végétatif nécessaire au bon fonctionnement de la plante est largement amputé. « En plus des problèmes d’hiver, on a de plus en plus de sécheresses l’été. Les cycles sont complètement chamboulés », déplore Eric Freulon.Conséquence ? L’impact de ces aléas climatiques se ressent à court terme, mais également à long terme : « on se rend compte que les vignes sont bonnes à arracher plus rapidement qu’avant, au bout de 20 à 30 ans ». Le viticulteur, qui n’a récolté que 700 hectolitres en 2019, contre 1 700 en 2018, a été contraint d’abandonner son projet de nouveau chai : « il n’y a plus de stocks, c’est donc compliqué d’avoir des projets sur le long terme ».

En arboriculture, même son de cloche. L’hiver chaud n’est pas une bonne nouvelle pour les producteurs. Pascal Pineau est arboriculteur à Saint-Pierre-Montlimart, sur 200 ha. « On risque d’avoir une désynchronisation des floraisons, une présence moindre des insectes et un risque élevé de gelée printanière », énumère-t-il. Le potentiel de production des vergers pourrait ainsi se voir diminuer de 20 % à 30 %. Les arbres, tout comme la vigne, sont des cultures de temps long et permettent difficilement des adaptations agronomiques à court terme. « On s’adapte en rendant les sols plus vivants, en investissant dans du matériel. Mais cela ne résout pas tous les problèmes ». à l’heure actuelle, les éoliennes, bougies ou aspersion sont des dispositifs chronophages, onéreux ou peu efficaces. En 2019, il n’a ainsi pas été rare d’apercevoir des ballots de paille brûlés lors des gelées printanières. S’ajoutant aux difficultés liées à la météo, le climat est particulièrement propice aux maladies. Les   températures   resteront   douces  sur l’ensemble de la région, et les jours sans pluie ont été et seront peu nombreux. Ces  conditions  douces  et  humides  sont parfaites pour les maladies.

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