Cultures
Une moisson aux rendements hétérogènes
Tour d'horizon des différents organismes de collecte pour dresser un premier bilan de la moisson 2022.
Tour d'horizon des différents organismes de collecte pour dresser un premier bilan de la moisson 2022.
La moisson 2022 aura été marquée par sa précocité. Elle a débuté début juin avec les orges et touche à sa fin sur l’ensemble du département. Face à la sécheresse printanière, tous les opérateurs s'attendaient à des rendements catastrophiques. Finalement, les silos se sont remplis et les opérateurs ont été agréablement surpris.
CAPL
« L’essentiel du chemin est déjà fait », souligne Patrick Brémaud, directeur adjoint de la CAPL. D’une manière générale, la récolte est légèrement inférieure au prévisionnel établi par la coopérative. « Les volumes rentrés en orges sont conformes. Pour le colza et le blé tendre, on est 5 % en dessous du prévisionnel et de 10 à 15 % pour le blé dur ». En orge, les rendements moyens sont de 65 q/ha avec « aucun problème de PS ». En colza, les rendements avoisinent les 28 q. En blé tendre, ils sont de 60 q en moyenne. La CAPL constate quelques irrégularités en protéine pour le blé tendre mais « rien de catastrophique », relativise Patrick Brémaud. « Sans doute, au vu de la météo, certains agriculteurs ont fait l’impasse sur le 3e apport d’azote ». Quant aux blés durs, « les rendements ne sont pas exceptionnels avec 50 q mais on a de belles qualités ». Avec une récolte aussi précoce, la coopérative a déjà donné les prix d’acompte de base : 260 €/t pour le blé tendre, 300 € pour le blé dur, 230 € pour l’orge, et 600 € pour le colza. « C’est la première fois qu’ils sont aussi hauts, constate le directeur adjoint de la CAPL. Et c’est tant mieux pour nos adhérents. » Patrick Brémaud se montre plus inquiet pour la collecte d’automne. « La chaleur et le manque d’eau des prochains jours amenuisent le potentiel des cultures. Surtout pour le maïs... »
Terrena
« La récolte a été extrêmement précoce cette année, note Olivier Plessis, directeur des métiers du grain à Terrena. Chez nous, les premières orges ont été battues le 8 juin. » 90 % de la récolte a déjà été réalisée. « Que ce soit pour les orges, les blés ou les colzas, un maître mot ressort : l’hétérogénéité. Par exemple, en blé, les rendements vont varier de 40 à 80 q/ha. En orge, de 55 q à 70 q ». Au final, les rendements sont corrects « mais ce n’est pas une année exceptionnelle ». Même constat au niveau de la qualité. « Avec le travail d’assemblage, on arrivera à répondre à nos marchés. »
Le colza sort davantage son épingle du jeu. « Les rendements sont bons. La vague de chaleur du mois de juin n’a pas eu d’effets contrairement à ce qu’on pouvait penser. C’était la bonne surprise. » La coopérative n’a pas encore sorti ses prix d’acompte.
Quid des cultures d’automne ? « Il est prématuré d’évaluer l’impact de la vague de chaleur sur le tournesol et le maïs. Cela risque d’être encore très hétérogène surtout en maïs. En fonction, des stades des maïs, des sols et de la capacité d’irriguer des agriculteurs...»
Anjou négoce
Pour la société implantée dans le Noyantais et le Baugeois, « la récolte se calme cette semaine, remarque Mickaël Jegou technico-commercial d’Anjou négoce. La semaine dernière, on a eu 8 jours très intense. » En orge, les rendements sont très hétérogènes. « Mais au final, c’est plutôt bon. On a été agréablement surpris de la moyenne. » En colza, « la récolte est très légèrement courte. » Et en blé, « il y a de tout : des blés ont souffert de la sécheresse et à d’autres endroits, on a de bons résultats. »
Pelé-Agri conseil
La moisson touche à sa fin pour la société de négoce agricole de Candé. « Elle a débuté avec 2 semaines d’avance, explique Denis Pelé, directeur de Pelé-Agri Conseil. Cette moisson est une bonne surprise. C’est mieux qu’espéré. » En orge, la moyenne des rendements est de 65 à 70 q/ha. Les PS atteint 64. « Ce qui est satisfaisant. » En colza, les rendements sont de 30 à 35 q. « Ce sont les mêmes rendements que l’année dernière. » Quant au blé, « on a été agréablement surpris. » Les rendements sont de 70 q/ha. La protéine est de 11,2 et le PS à 77,5. « Les taux sont bons. On constate quand même une dissolution de la protéine quand les rendements augmentent. »
Anjou Maine céréales
Le négoce agricole qui couvre la Mayenne, la Sarthe, l’Orne et le Maine-et-Loire voit sa moisson de céréales s’achever. « Le très bon hiver a permis aux plantes de bien s’implanter. On a eu très peur avec la sécheresse printanière. Mais au final, les rendements sont globalement bons », note Sylvain Guiardière, directeur Anjou Maine Céréales.Pour le blé, l’orge et le colza, Sylvain Guiardière fait le même constat : « les rendements et la qualité sont très hétérogènes. Par exemple, en Mayenne, on a de très bon rendement. Tout dépend du potentiel des sols et si les agriculteurs ont bénéficié des pluies d’orages. » Pour le blé, face aux disparités de qualité, Anjou Maine céréales prévoit déjà un gros travail d’allotement pour répondre aux exigences commerciales