Une vie en roses
A Doué-la-Fontaine, du 12 au 15 juillet, les Journées de la Rose fêtent leur 60ème anniversaire. Portées par la motivation et l’énergie intactes des bénévoles du comité d’organisation
L’esprit de Jean Bégault veille sur les Journées de la Rose. En juillet 1959, ce rosiériste douessin organise avec quelques confrères un évènement destiné à promouvoir le savoir-faire local, au coeur du site archéologique des arènes de Doué-la-Fontaine. Un an auparavant, un vaste chantier de nettoyage-déblayage des galeries de falun avait été entrepris. Par les cultivateurs eux-mêmes, à titre bénévole. « La plupart d’entre eux étaient salariés chez des pépiniéristes, et s’adonnaient parallèlement, dans leur jardin, à la culture du rosier ; ils n’en possédaient pas plus de 10 000 pieds », relate Michel Pattée, ancien éleveur bovin et actuel maire de Doué-en-Anjou.
Plus tard, ces amateurs se spécialiseront. à l’époque, la ville et ses environs forment déjà le 1er territoire de production de rosiers à racines nues de France. Et ce « au moins depuis le XVIIIe siècle », ajoute l’édile. Le secteur compte aujourd’hui une trentaine de producteurs, couvrant environ 300 ha et commercialisant 3 millions de pieds par an.
Jean Bégault est élu député-maire de Doué en 1965. Il le restera jusqu’en 1995. Egalement président du Comité de la Rose (comité d’organisation) jusqu’en 2001, il assumera inlassablement la tâche d’ambassadeur des Journées de la Rose. à l’Assemblée nationale d’abord, où les jardins verront fleurir nombre de rosiers douessins. Il fera aussi venir aux arènes des politiques de renom, tels que Simone Veil, Olivier Guichard, ou plus récemment François Fillon et Rama Yade. Cette année, pour son 60ème anniversaire (du 12 au 15 juillet), l’évènement aura pour président d’honneur Patrick Hérault, créateur de parfums à Grasse (06).
Température de 13°C dans les galeries
Tout au long de ces six décennies, les galeries sont restées le décor immuable des Journées de la Rose. Faisant bénéficier les végétaux de leur température fraîche et stable (13°C), même si en contrepartie leur hygrométrie élevée impose de substituer une bonne partie des roses, chaque jour de la manifestation. « Cueillies au champ à 6 h du matin, elles doivent être installées pour l’ouverture au public à 9 h 30 », précise Annick Monnier, nouvelle présidente du Comité de la Rose. En théorie, la couleur doit rester la même entre la rose de la veille et celle du lendemain. Mais cette année, les cultures ont souffert de la canicule fin juin, et « sur les 250 variétés que nous utilisons d’habitude, certaines sont peu ou pas disponibles », déplore Annick Monnier. Les roses mises en place pour les structures florales ne craignent pas le manque d’eau, puisqu’elles trempent dans des pipettes plastique. Evènement dans l’évènement, le Concours international d’art floral célèbre de son côté sa 30e saison. Son palmarès sera dévoilé vendredi 12 juillet. Des élèves issus d’écoles de sept pays (Espagne, Pays-Bas, Italie, Lettonie, Ukraine, Russie, Japon) disposent de 1 000 roses pour créer la scène de leur choix. Thème retenu en 2019 : les années 1960.