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Vers une filière de cannabis médical à Angers

Franck Milone est persuadé du bien fondé du développement du cannabis à usage médical en France. à Angers, au cœur du campus de Belle-Beille, il a  implanté, depuis un an, son laboratoire LaFleur.

Franck Milone, lui-même atteint d’une sclérose en plaque, est convaincu des bienfaits du cannabis thérapeutique. Avec son laboratoire, il espère pouvoir soulager des milliers de patients dans une impasse thérapeutique.

Ce laboratoire a pour ambition de développer une filière de culture et de production de médicaments à base de cannabis médical. La jeune entreprise espère commercialiser ses premiers produits en France en milieu d’année 2023 – « au moment où la généralisation du cannabis médical devrait être autorisée en France », explique le fondateur du laboratoire, Franck Milone. Avec ses médicaments à base de cannabis, Franck Milone espère apporter une solution à des patients qui sont dans une impasse thérapeutique aujourd’hui.
La réglementation en France sur l’usage du cannabis thérapeutique avance timidement – au grand regret de l’entrepreneur. Une expérimentation auprès de 3 000 patients axée sur la faisabilité de la généralisation a débuté l’an dernier. « L’utilisation du cannabis médical pourrait soulager entre 300 000 et 1 million de personnes en France », souligne Franck Milone, confiant dans l’avenir de son projet. « Aujourd’hui, les patients vont dans des boutiques de produits issus du cannabis, vendus par des personnes qui ne sont pas des professionnels de santé, regrette Franck Milone. Il faut instaurer un cadre clair et sécurisé pour le cannabis médical à travers le système de santé. »
Le cannabis pâtit d’une mauvaise réputation : il y a un amalgame entre le cannabis thérapeutique et son usage récréatif. Résultat : « l’environnement réglementaire a dû mal à évoluer. » Dernier exemple en date : l’arrêté du gouvernement du 30 décembre interdisant la vente de fleur brute chargée CBD pour finalement être suspendu 2 semaines plus tard par le Conseil d’Etat... « Cet arrêté est aussi le signe d’une évolution qui va dans le bon sens. Pour la première fois, les chanvriers français vont pouvoir transformer eux-mêmes les sommités de leur production. »

Une expérimentation de mise en culture
Malgré les contraintes réglementaires, l’entreprise a déjà lancé différents projets de recherche. D’un côté, elle travaille sur le potentiel anti-cancéreux de certains actifs du cannabis. « Après la partie pré-clinique, nous devrions passer à des patients humains fin 2022. »
De l’autre, elle travaille sur l’innovation agronomique. à partir de mars 2022, LaFleur va mener une expérimentation agronomique, en collaboration avec l’Inrae, sur la culture de cannabis en milieu contrôlé. Un genre de ferme verticale dédiée au cannabis. L’idée étant d’obtenir du cannabis médical répondant aux standards pharmaceutiques. Franck Milone a à cœur de maîtriser la production de la matière première de ses futurs médicaments. « Aujourd’hui, pour nos travaux de recherche, nous sommes dépendants de fournisseurs étrangers… », regrette le jeune entrepreneur. Idem pour l’expérimentation menée par l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). « La souveraineté de la santé me semble essentielle surtout quand on voit le contexte sanitaire que nous vivons avec le Covid. » A terme, le jeune entrepreneur croit en la mise en place d’une production française de cannabis…

 

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