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En céréales bio, ne pas négliger l’agronomie

Cédric Durmort, 25 ans, s’est installé le 1er mai au Gaec du Point du Jour à Jarzé-Villages, où il gère la partie grandes cultures bio.

« Travailler les grandes cultures bio est très intéressant, souligne Cédric Durmort, agriculteur à Jarzé. Comme on ne peut pas faire de curatif, on doit effectuer un suivi technique poussé et faire du préventif ».
« Travailler les grandes cultures bio est très intéressant, souligne Cédric Durmort, agriculteur à Jarzé. Comme on ne peut pas faire de curatif, on doit effectuer un suivi technique poussé et faire du préventif ».
© AA

De l’épi à l’assiette, le Gaec du Point du Jour entend maîtriser la totalité de sa production céréalière. La particularité de cette exploitation, c’est que la soixantaine d’hectares de blé (dur et tendre) cultivée est transformée sur place dans un atelier de fabrication  de pâtes.  La mission de Cédric Durmort, fraîchement installé ? Produire suffisamment de blé pour alimenter le moulin. Sachant que le reste des terres est destiné aux prairies pour l’alimentation du troupeau de vaches allaitantes. Le jeune agriculteur s’est fixé un cap à maintenir :  « en faisant 25 quintaux/ha (non trié) au moins tous les ans, nous arrivons à maintenir la production de pâtes. Mais en-dessous, on se retrouverait en difficulté ».


L’exploitation, en bio depuis 1998, utilise un mélange de variétés anciennes de blé tendre et blé dur, qui avaient été choisies principalement pour leur résistance aux maladies. « Nous n’avons aucun problème fongique, aucune trace de rouille », remarque Cédric Durmort. En revanche, petit inconvénient  des variétés anciennes : elles ont tendance à donner des blés hauts, sensibles à la verse.


La pression adventice est limitée grâce des faux-semis en amont du semis, suivis de 2 à 3 déchaumages. Les surfaces sont labourées avant le semis, qui s’effectue à la volée, de manière à obtenir une bonne couverture du sol. « On sème en général à une densité de 180 kg/ha, explique l’agriculteur. Sauf cette année, où on a semé plus tardivement, de mi-novembre à mi-décembre, et où l’on a monté la densité à 200 kg/ha ».
En général, un désherbage est effectué à la herse étrille en sortie d’hiver (mi février-début mars). « Cette année, il n’a malheureusement pas été possible de passer dans les parcelles, en raison de la météo hivernale. Et on voit bien la différence, on a des parcelles moins propres », constate Cédric Durmort.

Structurer les rotations
Alors que la commercialisation des pâtes connaît un beau succès, Cédric Durmort souhaite aujourd’hui améliorer la productivité des céréales pour consolider, voire augmenter l’approvisionnement. Il s’est adjoint les conseils de la Chambre d’agriculture. Sur des terres où il y a eu, longtemps, des successions de blé sur blé, il cherche à structurer les rotations. Des analyses de sol ont, par ailleurs, permis de déceler de faibles valeurs de pH, qui ont été redressées par un apport de chaux.


L’agriculteur travaille aussi sur les apports d’engrais : la ferme, avec sa production animale, ne parvient pas à fournir suffisamment de fumier pour amender toutes les surfaces de céréales. L’agriculteur a donc commencé à apporter un fertilisant organique NK d’origine végétale, habilité pour la bio. Et pour aller plus loin, des tests sont effectués avec la Chambre d’agriculture pour voir quels leviers permettraient d’améliorer les rendements : date de semis, non labour, plusieurs paramètres sont passés au crible.
S.H.

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