Syndical
Temps de cochon sur la Pac
Xavier Beulin et le bureau de la FNSEA ont rencontré ce mercredi, au Space, les responsables FDSEA de chaque département. Pac et crise porcine ont mobilisé l’attention.
Difficile cette année en Bretagne, et a fortiori au Space, d’éviter la question cruciale de la crise porcine. Le ministre avait essuyé les plâtres le jour de l’inauguration du salon rennais le mardi. Ce mercredi, 70 responsables des FDSEA de la région ont débattu de ce sujet avec le président de la FNSEA, Xavier Beulin, “Les adhérents attendent des réponses sur les accords signés en mai et cet été. Où en sommes- nous ? Quand allons-nous mesurer les résultats concrets ?”, s’inquiètent les responsables bretons et ligériens. En question donc l’accord signé le 3 mai dernier dans les filières animales pour une mise en avant notamment du VPF (voir page 5 interview de Gérard Bourcier). Le président de la FNSEA a développé sa vision des filières sur l’ensemble des productions : “L’emploi, les distorsions, l’environ- nement, c’est de la responsabilité publique. Mais il y a des accords qui dépendent de nous. C’est le cas des accords interfilières. C’est aussi demain le cas de la méthanisation. Il faut, dans ces accords, nous donner des règles pour fonctionner en filières, sans le ministre. C’est beaucoup plus exigeant pour nous de travailler ensemble plutôt que de miser sur la réassurance publique”. C’est dans cet esprit qu'un accord inter filières notamment sur les prix de l’aliment a été instauré. “On attend à travers cet accord un lissage des prix, et l’anéantissement des coûts d’intermédiation. Comment optimiser les stocks ? Comment optimiser la logistique ? Cela devrait permettre un impact positif de 10 à 15 % sur la tonne d’aliments.”
Respecter le tempo de la Pac
Mais il faudra aussi définir ce qui se cache derrière ces contrats interfilières : durée, volume, réciprocité dans les prix. “Il faut que nous soyons un aiguillon pour que nos opérateurs changent leurs habitudes. Mais il faut aussi accepter de sortir d’une culture du Spot, de très court terme”. Cette politique du court terme, la Fnsea n’en veut pas dans le cadre de la future Pac. "La proposition budgétaire de juin du commissaire Ciolos (maintien du budget 2014-2020 sur la base de celui de 2013) est une bonne base de discussion sans être satisfaisante. En terme de niveau de budget, nous allons demander une prise en compte de l’inflation d’ici 2020”. Sur le sujet de la Pac, la question cruciale pour la Fnsea reste celle de la double conver-gence : européenne et nationale. Les nouveaux États-membres demandent en effet un équilibre sur les DPU. “En France, le DPU moyen est de 280 € à l’hectare. Il faut se battre pour le mode de calcul le moins pénalisant pour la ferme France”, tempête le président de la Fnsea. “Sur la convergence nationale, la commission proposerait de ma-nière obligatoire une convergence à l’échelle d’une région. Cela ne nous convient pas dans l’état actuel des choses. Ce thème sera aussi le thème du congrès 2012 de la FNSEA. La centrale syndicale entend donc respecter les temps : il y a un temps européen pour caler le budget et les grandes règles puis il y aura un temps national pour rendre les arbitrages entre les productions et les régions.
Jean-Philippe Bouin
Concours animaux
Des éleveurs angevins sur le podium
Mardi, en race normande, la vache Conchita, du Gaec Piou-Toublanc revient du Space avec le prix d’honneur jeune et le prix de la meilleure mamelle jeune. Vivien Piou est très satisfait : “Conchita était la grande championne à Chemillé en 2010 et avait enchaîné sur le Space, où elle avait fait un troisième prix de section. Cette année, j’ai préféré ne pas la présenter à Chemillé pour qu’elle soit en meilleure forme au Space”. Stratégie payante pour le jeune éleveur de Botz-en-Mauges. Conchita a maintenant trois semaines pour se préparer au Sommet de l’élevage, début octobre à Cournon-d’Auvergne.
Mickaël Repussard, éleveur de Corzé, participait aussi à la compétition. Grande championne à Festi’Élevage, sa vache Dalhia a tenté sa chance au Space, terminant troisième de sa section.
En race charolaise, la grande championne femelle est angevine. Elle vient de l’EARL Yves et Marie-Thérèse Sallé, de Corzé. Valériane, née en 2004, se distingue aussi en emportant le championnat senior. La championne jeune, Espagne, appartient au même élevage.
Quant à Charolais, le mâle de l’élevage Jean-Robert Tijou, de Chemillé, champion au dernier Festi’Élevage, il remporte le prix de synthèse à Rennes. Cinq éleveurs charolais participaient cette année au concours du Space.
Mercredi, des éleveurs angevins sont aussi montés sur le podium dans le concours montbéliard. La vache Cabane, du Gaec Tignon, du Puy-Saint-Bonnet, remporte le doublé : championne jeune et grande championne Space. “C’est une grosse surprise et une grande satisfaction, commente Sébastien Tignon. Cette vache a plu parce qu’elle représente ce que les éleveurs recherchent dans la race : beaucoup de profondeur, de solides aplombs, une bonne mamelle”. Quant au Gaec des Champs fleuris, à Maulévrier, il revient avec le prix de la meilleure laitière attribué à Santiana.
Le jeudi, se poursuivaient les concours prim’holstein et jersiais.
Retrouvez tout le palmarès du Space sur http://www.arsinoebr.com/ARSConcours/servlet/gdpublic.ARSConcoursgdpublicanimaux?style=2&filtre=SPACE
Inauguration
Bruno Le Maire tance la grande distribution
Pour sa troisième participation au Space à Rennes, le ministre de l'Agriculture a insisté sur “les changements structurels à faire” dans le monde agricole, notamment parce que les agriculteurs méritent “un revenu décent”. En ligne de mire du ministre, la grande distribution mais aussi le Sniv (industriels de la viande) et Coop de France. En jeu, l'accord du 3 mai que les GMS “doivent appliquer”. Autre motif de colère du ministre : leur refus de participer au GIE export. Au sujet de la
contractualisation dans le lait, le ministre ne “veut pas de pause”. “On a une dynamique”, a-t-il affirmé. Le décret OP (organisations de producteurs) attendra le vote définitif du paquet lait à Bruxelles à la fin de l'année. Selon lui, “le principe de contrat fait l'unanimité”. De son côté, Xavier Beulin, le président de la FNSEA a souligné que “le contrat ne doit pas être une intégration de l'amont par l'aval”. Il a rappelé qu'à la FNSEA, “nous avons soutenu le projet de la Loi de modernisation de l'agriculture” et donc la contractualisation. Toutefois il ne faut pas confondre “vitesse et précipitation”, a-t-il prévenu.