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Fruits et légumes
Energie, main-d’œuvre, intrants... les hausses de charges s’accumulent

L’inflation pèse sur les exploitations en fruits et légumes. Le jeune maraîcher Kevin Masse, installé en 2015 à Mazé, n’y échappe pas.

Kevin Masse, maraîcher à Mazé, ici dans sa chambre froide, voit sa facture d’électricité exploser cette année.
© AA

« Y aura-t-il encore des producteurs de légumes demain  ? » , interrogeait Légumes de France dans un communiqué mi août. La question mérite d’être posée. Confrontés à la sécheresse, à la canicule et à une hausse des charges sans précédent, « le risque de voir disparaître une part de notre capacité de production devient presque inévitable ! », prévenait le syndicat. A Mazé, le producteur de légumes Kevin Masse fait face à ces difficultés et la liste des hausses qu’il subit est longue comme le bras. Le jeune agriculteur exploite une surface de 85 ha, 42 ha en conventionnel (dont 7 ha de serres multichapelles) et 42 ha en bio. En conventionnel : des légumes bottes (oignons, radis, carottes), de la mâche, des carottes vrac. En bio : des asperges, des radis noirs, des panais, des salades, des navets, des rutabagas et des patates douces... Tout est livré à la coopérative Fleuron d’Anjou.


Facture d’électricité multipliée par 2
Sa facture d’électricité annuelle a doublé  : elle se situait jusque là autour de 24 000 euros. « Cette année, on devrait atteindre les 50 000 euros », calcule Kevin Masse. L’électricité est incontournable pour le système d’irrigation, la conservation des légumes en chambre froide, les machines de lavage et de conditionnement.  
Le GNR, indispensable pour les 12 tracteurs de l’entreprise, a bondi lui aussi et le maraîcher attend désormais début septembre pour bénéficier de la remise gouvernementale de 30 cts d’euros. Entre hausse des prix et difficultés d’approvisionnement, le printemps a été compliqué : « pendant 3 semaines, juste après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le carburant a été rationné à 1 000 litres/semaine. Il a fallu calculer pour le répartir entre les différents tracteurs ». Au chapitre des hausses, les augmentations du Smic ont aussi impacté l’entreprise, qui emploie sur l’année
45 équivalents temps plein. La partie bio est notamment très gourmande en main-d’œuvre: «  comme nous développons le bio, les temps de désherbage manuel s’allongent ».


Trésorerie de plus en plus tendue
Les intrants indispensables au fonctionnement de l’exploitation sont tous orientés à la hausse : depuis le début de l’année, c’est + 15 % pour les caisses d’emballage en bois,  + 50 % sur les bâches plastique, + 10 % sur les semences, des engrais entre 2 et 3 fois plus chers, des composts très difficiles à obtenir, une course chaque semaine pour se fournir en élastiques pour les 4 à 5 millions de bottes de légumes annuelles, depuis l’interdiction de l’utilisation des rafias synthétiques...
Si l’on ajoute à cela des récoltes détéroriées par la chaleur et la sécheresse, un commerce morose qui a entraîné des méventes et des destructions en carottes, en radis, le jeune agriculteur constate,  logiquement, une « trésorerie de plus en plus tendue : habituellement, on accumule de la trésorerie au printemps, mais cette année, l’avance que nous avons est entamée par la hausse générale des charges. Avec, des prix de vente de nos produits qui n’augmentent pas ».
S.H.

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